Bruno Yvonnet
Updated — 02/05/2022

Entretien avec Jean-Philippe Antoine (extrait)

Entretien avec Jean-Philippe Antoine (extrait)
À l'occasion de l'exposition Reprise, Galerie José Martinez, Lyon, 2003

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J-P.A. :  Il y a une autre reprise dans l'exposition : pas des peintures, mais une série d'œuvres qui proviennent d'images de la même série... C'est l'édition des "Rreprises".

B.Y. : Les images d'origine sont des photogrammes imprimés en offset sur des plaques aluminium, en noir et blanc, à la manière d'affiches. Leurs titres imprimés s'entendent aussi comme des reprises. J'ai cherché de quel type de reprises on parlait le plus communément dans l'actualité : reprise de négociations de paix à propos du Moyen-Orient, reprise de l'économie mondiale après les événements du 11 septembre, etc. J'ai choisi quatre photos qui sont des images d'autoroute, en l'occurrence. En manipulant les plaques, ça produisait un petit bruit de tonnerre, et je me suis mis en tête de faire vibrer ces plaques au mur.

J-P.A. :  Pourquoi cette vibration ? D'un côté il y a l'image et le texte, sur l'aluminium, de l'autre une pièce sonore qui pourrait exister de façon presque autonome. Où s'établit la relation entre les deux ?

B.Y. :  Je n'étais pas satisfait d'un simple tirage d'affiches. En l'occurrence, dès l'instant où il y a la vibration, donc le bruit (qui peut être très léger, c'est très peu de chose), ça induit immédiatement une sorte d'alerte, mais en même temps de présence, de permanence.

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