Simon Feydieu
Dossier mis à jour — 28/08/2019

Kom, 2011

Kom, 2011
Techniques mixtes, 7,5 x 2,5 x 1,2 m
Vues de l'exposition Salon d'automne (Remix), L'assaut de la menuiserie, Saint-Étienne

Le terme Merz provient d'un fragment de papier où se trouvait inscrit le mot allemand Kommerz, de Kommerz Bank ; Bau signifie construction en allemand. La Merzbau est un principe de construction de niches qui emmurent des objets divers dans un espace domestique. Bien qu'une version inachevée soit visible à l'Université de Newcastle upon Tyne, les différentes réalisations entreprises par Kurt Schwitters ont pour des raisons politiques ou diverses été détruites. Demeure donc un protocole de construction et de collecte que j'ai souhaité réactiver. Cependant, en vue de son histoire singulière, voire tragique, j'ai occulté volontairement sa ligature architecturale. Bien que monumentale et s'encastrant dans l'espace qui l'accueille, la sculpture n'est pas à concevoir comme une prothèse ou excroissance empirique de l'architecture englobante, mais comme un volume autonome. Il y a une distinction entre les deux étapes de construction. La première consiste en une collecte et un assemblage élémentaire d'objets éclectiques provenant des environs du lieu d'exposition. La seconde est le placage d'une surface géométrique uniforme épousant le relief de l'assemblage préliminaire : Il consitue une peau ou une enveloppe qui laisse apparent son envers. Les Merzbau originelles étaient constituées de niches successives qui créaient une stratification complexe dans le processus d'ajout. J'ai souhaité rendre d'une part visible le contenu mais aussi scinder de manière évidente les deux opérations. D'autre part, le revêtement en mortier gris renvoie davantage à une couche minérale et s'éloigne de l'esthétique constructiviste et moderniste qui caractérisait les Merzbau de Kurt Schwitters.
à droite : Colored fog, Sébastien Maloberti, 2011

Photos : © Cyrille Cauvet