Delphine Gigoux-Martin
Dossier mis à jour — 03/03/2022

Le rêve de la femme du pêcheur, 2008 / J'aime la nature et elle me le rend bien

Le rêve de la femme du pêcheur (Hokusaï), 2008

300 pièces de porcelaine, 2 vitrines (longueur 100 cm, largeur 40 cm, hauteur 10 cm), équerres et 2 néons
Collection FRAC Languedoc-Roussillon

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J'aime la nature et elle me le rend bien, 2004
Vidéo, 2 min 24

Extrait de la préface de Mémoires minuscules, éditions Lienart, Claude d'Anthenaise, 2011

 "J'aime la nature et elle me le rend bien. Dans sa vidéo réalisée en 2004, Delphine Gigoux-Martin se met en scène d'une étrange manière. Un bouquet de roses à la main, elle fait face à la caméra, le visage résolument dénué d'expression. Après l'avoir sentie, elle porte une fleur à sa bouche, la mâche, puis la recrache, sans hâte ni dégoût. La chose n'est pas particulièrement bonne à manger, voilà tout. Si l'image paraît déconcertante, c'est qu'elle propose un usage de la nature qu'on pourrait qualifier non pas de « contre nature » mais plutôt de « contre culture ». En effet, dans le système de références élaboré depuis des siècles, la rose n'est pas rangée dans la catégorie du comestible : elle est objet de contemplation. Elle incarne la beauté. Or Delphine Gigoux-Martin refuse de l'investir de cette charge affective, provoquant par sa neutralité l'afflux de notre propre émotivité. Tout dans son travail concourt à cette sorte de mise à distance." [...]