Éric Hurtado
Dossier mis à jour — 23/10/2012

La ronde de nuit, 2007

La ronde de nuit, 2007
11 photographies couleur, 80 x 120 cm

La ronde de nuit, Éric Hurtado, 2007

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Les ténèbres vertes dans les soirs humides de la belle saison.
Charles Baudelaire, Fusées

Le visible est pris d'une main sûre, il est cueilli comme un fruit mûr,
mais il ne pèse point, car, à peine posé, il se voit formé de signifier l'invisible.
Rainer Maria Rilke

Voir.
Une photographie peut-elle aider à voir ? Ou une photographie, comme un doigt tendu vers le monde, permet-elle seulement indiquer une direction vers laquelle le regard puisse se faire vision, dans un possible ?
Dans cette clairière de l'être, l'image est-elle une surface de dévoilement ou d'occultation des choses ou peut-être même les deux à la fois, une surface d'illusion ?
Photographier cette surface d'illusion, serait-ce photographier la limite, la ligne amoureuse, la lisière du devenir, qui sépare et unit ce qui est de ce qui n'est pas ?

Pour moi la photographie s'inscrit dans le dépassement.
La vision est ce gouffre de silence au coeur de l'image, où palpite la liberté.

J'aimerais qu'un jour on puisse ouvrir et fermer les yeux devant mes photographies, sans que l'on s'aperçoive de la différence.

Je photographie pour essayer de répondre à ces questions, mais les forêts au bord de la nuit attendent, toujours.

Au moment de l'invisible, Éric Hurtado, 2007

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Je photographie toujours à ce moment de la limite du visible, qui est aussi la limite de l'invisible. L'invisible semble presser derrière les formes du visible, et ce que je perçois (plus que ce que je vois), est à son moment de création... *
Hors sujet... hors visible... au-delà... dans les choses du monde... dans le pourquoi des choses... dans ce presque rien... là... être là.
Je m'interroge de plus en plus à chaque photo, et je laisse mes pas guider mes images... ce chemin que l'on ne découvre qu'en se retournant... ces images qui viennent après, des images sans réponses.

L'art, donner une forme, savoir ne pas savoir.
Chaque forme est une question, chaque transcription d'une forme une autre question.

Le monde me dit « qu'est-ce que c'est ? » Telle est sa réponse.

Tendre le regard vers ce moment de l'origine, cet instant d'avant la séparation, alors que les ténèbres se saisissent du jour, alors que tout remonte à sa source, à son être non encore diffracté, à son être réalisé dans une forme qui ne se dit pas, une forme comme un silence qui s'écoute.

Vues d'expositions, Consortium, Dijon / Art en Ile, Genève / Galerie AMU, Prague / Docks Art Fair, Lyon
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