Maxime Lamarche
Dossier mis à jour — 07/09/2017

Object in mirror are clother than they appear, 2012

Object in mirror are clother than they appear, 2012
Vidéo, 20 min 

"S'il y a un tropisme conceptuel dans l'art contemporain, qui facilite souvent sa caricature en création pure, sans objets en dur, et pleine - trop pleine - d'idées dématérialisées, les œuvres de Maxime Lamarche, elles, rappellent qu'il y a aussi, au même endroit, toute la place pour une intelligence de la main et du bricolage. Laquelle s'applique à l'endroit le plus spectaculaire du divertissement et de la culture : au cinéma et aux objets qu'il met en scène et élève au rang d'objets mythiques.
Parmi eux la voiture, mais pas n'importe laquelle, celle dont Anthony Perkins, tueur psychopathe, doit se débarrasser dans Psychose. La scène est culte : dans les eaux noires d'un étang, la voiture de Marion, la victime, rechigne à couler à pic. Ce suspens, Maxime Lamarche le rejoue et l'étire en longueur avec sa propre héroïne, une automobile, une Ford - comme dans le film -, mise à l'eau dans la Saône au petit matin (Object in mirror are closer than they appear). Dans l'obscurité elle flotte, miraculeusement. Mais le jour se lève et finit par révéler discrètement la supercherie, autrement dit : que la carrosserie a été tranchée longitudinalement, qu'elle repose sur des flotteurs, des fûts, qui la maintiennent à flot comme un radeau. Radeau du cinéma, industrie culturelle dont les plus belles heures sont derrière elle, et puis le radeau de l'industrie automobile, qui boit la tasse en période de crise." [...]

Extrait de Sous les tropismes du concept, par Judicaël Lavrador, 2013
Publié dans Les enfants du Sabbat 14, Collection mes pas à faire au creux de l'enfer

Vue de la projection à l'occasion du concours au Prix de Paris 2012, École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon

© Laurent Basset

© Adagp, Paris