Fabrice Lauterjung
Dossier mis à jour — 03/05/2018

Les photos inductrices I

Extrait

Les photos inductrices, Première partie (avec Louis Sclavis)
Film HDV, 22'30'', 2011
D'après les photographies de Louis Sclavis
Image : Louis Sclavis, Fabrice Lauterjung
Montage : Fabrice Lauterjung
Musique : Louis Sclavis
Production : Le Bureau 31, LUX – Scène nationale de Valence

Le film est construit de trois couches narratives opérant en palimpseste.
Tout commence par des photographies prises par Louis Sclavis et tout part d'elles. En cela, elles sont ces photos inductrices¹ du titre. Elles apparaissent pour la plupart agrandies, comme observées à la loupe, selon la logique d'une enquête dont l'enjeu reste mystérieux. À leur fixité répond une séquence qui tout au long du film est répétée, déclinée suivant différents rythmes. D'abord abstraite, la forme blanche qui s'y déploie se devine être un cygne. A cela s'ajoutent les fragments d'un texte défilant, disséminés en l'espace de l'écran. Ils sont des résidus de Mimique², écrit par Stéphane Mallarmé. Le plan du cygne, d'influence mallarméenne lui aussi, se réfère autant à la danse serpentine de Loïe Fuller qu'au poème « Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui... ».
Tout opère par ricochets, les photos conduisant au cygne conduisant au texte, conduisant le film vers une quête du blanc – dernier ricochet vers une hantise littéraire du XIXe siècle, de l'Ultima Thulé fantasmé par Edgar Allan Poe dans ses Aventures d'Arthur Gordon Pym à la blancheur de Moby Dick d'Herman Melville.