Keiko Machida
Dossier mis à jour — 05/11/2018

Dessin-parc

Dessin-Parc, 2009-2012
Fusain sur papier, 21 x 29,7 cm
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Le passage au gris, comme le film noir et blanc d'ailleurs, fait apparaître l'existence singulière des objets. En mêlant paysages réels et paysages imaginaires, je touche à la présence et à l'absence, dans cette interrogation autour de la réalité, de sa perception, de la mémoire et de la représentation. D'une approche photographique et documentaire, la réalisation d'une série de dessin-parc s'achemine vers une recherche mettant en relation les notions personnelles et collectives de paysage et de territoire.
Le parc est le territoire d'un monde d'enfants et d'enfance. Dans le paysage urbain très dense et industriel du Japon, on trouve ici et là de petits parcs isolés et protégés. La mise en scène utopique de cet espace m'intéresse tout particulièrement pour les souvenirs d'enfance qu'ils m'évoquent autant que pour ce qu'ils représentent dans le tissu urbain et social d'une ville et de son évolution. J'ai beaucoup joué dans ces endroits. Aujourd'hui, ils sont déserts. Changement d'habitudes sociales ou baisse de la natalité, le parc crée un vide onirique dans la ville japonaise d'aujourd'hui. Seuls et abandonnés de leurs fonctions, la balançoire, le toboggan, la barre en fer, les animaux en plastique écaillés et les allées d'arbres subsistent dans un silence total. Je vois un lien très fort entre le parc qui limite le monde utopique des enfants et le dessin qui limite le territoire imaginaire, d'où le nom de Dessin-Parc qui devient une métaphore tautologique.

Keiko Machida, 2010
Parc_01

Parc_02

Parc_03

Parc_04

Parc_06

Parc_07

Parking

Tournesol

Bouleaux

Balançoire

Sapin