Amandine Mohamed-Delaporte
Dossier mis à jour — 08/02/2024

24h/24 7j/7 ; Burn Out

24h/24 7j/7, 2017

2 photographies issues de la série Burn out, 2016 ;
2 caissons lumineux, 100 x 70 x 20 cm, plaques de Perspexe fumé bronze 8 mm, tirages lambda sur Duratrans brillant, néons

24h/24 7j/7 fait partie du projet Burn out, réalisé dans le cadre de la résidence à la Factatory, Lyon, 2016
Avec l'Aide individuelle à la création de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

● Texte de présentation, par Anna Tomczak, 2017

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Burn out est une installation photographique complexe, qui à partir d'un sujet d'urbanisme et de la place d'un/une flâneur/se dans la ville, raconte une histoire de l'image. La découverte potentielle dans un processus de post-production, les limites posées par la matérialité des images et la relation personnelle entre une photographie et son auteur. C'est une réflexion plus large sur la condition humaine d'une réalité augmentée qui est celle d'aujourd'hui.

Burn out est un projet réalisé lors de la résidence d'Amandine Mohamed-Delaporte en mai 2016 à la Factatory à Lyon et grâce au soutien financier de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes (obtention de l'aide individuelle à la création).

Les photographies sélectionnées pour Burn out ont été prises dans des quartiers spécifiques de Lyon/Villeurbanne : le Tonkin, la Part-Dieu et Perrache. Ces lieux la fascinent par leur « échec » fonctionnel dans la planification de la ville. On voit sur les photographies des bâtiments de type tertiaire et des habitations « fonctionnelles », qui sont captés de manière à ce qu'ils paraissent vides, répétitifs et inhumains.

Faire un burn out signifie atteindre ses limites vitales, quand la vie active n'est plus désirée. Cela se manifeste par une dépression, une vue cynique sur la vie et le manque de motivation. Le syndrome de burn out contribue à la création d'une image désordonnée du monde. Le burn out, une fois compris comme un processus de destruction, change la réalité : il est perçu comme une fiction. Il pourrait être aussi vu comme une erreur, pris dans un processus créatif qui produit une nouvelle qualité d'image. L'individu souffrant de ce syndrome voit le monde différemment et une fois guéri il ne le verra plus jamais comme il était.

Inspirée par ce phénomène, l'artiste a décidé d'appliquer le syndrome aux images. Elles sont présentées comme des ruines, le sujet même de l'image nous évoque un fantôme ; celui de la théorie de la planification urbaine contemporaine. Le processus physique des images décolorées et craquelées par le temps a été renforcé par le geste artistique (une erreur intentionnelle) en laissant ces photos trop lumineuses être surexposées au soleil, s'effaçant physiquement jusqu'à devenir illisibles et détruites. Comme si on pouvait se percevoir faisant un burn out – faible, épuisé et ruiné.

Vue de l'exposition Burn Out, BLOO galerie, Lyon, 2017

Photo : © Lara Balais

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Vue de l'atelier, Factatory, Lyon, 2016

Burn Out, 2016-2017

Série de photographies surexposées au soleil
Projection en diapositives 24 x 36 mm

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Projection en diapositives 24 x 36 mm, vue de l'exposition Burn Out, BLOO galerie, Lyon, 2017

Photo : © Lara Balais


● Images sources, avant surimpression

À l'heure de la sieste, 2016

Série photographique (extrait)

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