Lise Roussel
Dossier mis à jour — 03/03/2020

9 Kilomètres

9 KILOMÈTRES, 2019
Mascaret, 2019
Acrylique et terre cuite sur bois, faïence engobée
Diamètre 55 cm, épaisseur 4 cm
Promenade avec vue, par Virginie Retornaz, 2019
Un atelier avec vue sur le Rhône, à Moly-Sabata, ça ne laisse pas indifférent. Lise Roussel a installé sa table de travail de façon à plonger le regard dans les ondulations du Rhône et le balancement des roseaux qui parsèment le rivage. Les remous de l'eau, tantôt d'un vert profond, tantôt d'un noir épais, selon la météo, et le mouvement de ces hautes tiges souples, l'ont bercée jusqu'à l'entêtement tout au long de sa résidence de février à avril 2019.

Durant son séjour à Moly-Sabata, passant du cycle de l'hiver au cycle du printemps, Lise a marché le long de ces rives, observant les mouvements du fleuve, rapportant de ses promenades des brassées de roseaux. De la fenêtre de son atelier, elle a vu monter et descendre la lune, se lever et se coucher le soleil, au-dessus du fleuve : les astres l'ont emportée dans leur rotation, lui inspirant des lignes courbes et les formats ronds des tondos.

Il y a eu aussi la rencontre avec Jean-Jacques Dubernard, qui a ouvert à Lise Roussel les portes de la poterie des Chals, à Roussillon. Avec la terre, Lise a trouvé une nouvelle alliée à sa peinture, comme pour la renforcer, la soutenir, tel le roseau face au vent. Des formes circulaires en bois sont enchâssées dans un plateau en terre cuite, traité à l'engobe. Ces tondos, de l'italien rotondo (format rond connaissant son apogée durant la Renaissance), accueillent les motifs qui caractérisent la peinture de Lise Roussel : tracés libres ou géométriques, collages et pochoirs s'assemblent en de souples compositions gleiziennes, rappelant la fluidité de l'eau, la flexibilité des roseaux.

Et là, devant la fenêtre du pavillon, il y a cette plage avec toujours la vue sur le Rhône, quasiment identique à celle de l'atelier. Et les roseaux jaillissent de la terre, cuite celle-ci, comme ceux jaillissant des alluvions juste en face.
Ce mouvement de lévitation puis de glissement de la fenêtre vers la rive naturelle qui s'étend au-dehors n'est pas sans rappeler le mascaret, ce phénomène naturel propre aux eaux fluviales, régi par la Lune. La peinture de Lise Roussel, avec ses vagues en apparence tranquilles, serait-elle sous influence de la Lune ?
Le fleuve, 2019
Acrylique sur bois, diptyque, 120 x 160 cm
Les roseaux, 2019
5 modules en terre cuite et faïence émaillée, roseaux, tiges métalliques et bois, dimensions variables
Vue de l'exposition 9 kilomètres, Moly-Sabata, Fondation Albert Gleizes, Sablons
Peinture-céramique I, 2019
Acrylique, terre cuite et faïence émaillée sur bois, 70 x 50 cm
Peinture-céramique II, 2019
Acrylique, terre cuite et faïence émaillée sur bois, 70 x 50 cm
Peinture-céramique III, 2019
Acrylique, collages papier et faïence émaillée sur bois, 70 x 50 cm
Peinture-céramique IV, 2019
Acrylique, terre cuite et faïence émaillée sur bois, 70 x 50 cm
Tondo masculin, 2019
Acrylique sur bois et faïence engobée, diamètre 43 cm, épaisseur 4 cm
Les roseaux, 2019
Acrylique sur bois, diptyque, 120 x 160 cm
Vue d'atelier, Moly-Sabata, 2019
Tondo féminin, 2019
Acrylique sur bois, terre cuite et faïence émaillée, 42 x 30 cm
/
/