Lise Roussel
Dossier mis à jour — 03/03/2020

No Man's Land

NO MAN'S LAND, 2011-2012

Vue de l'exposition No Man's Land, La Résidence, Dompierre-sur-Besbre, 2012

Le Pont, 2011
Acrylique sur papier, 70 x 71 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 40 x 40 cm

Quiet Fire, 2012
Acrylique sur papier, 96 x 89 cm

Pandore I, 2012
Acrylique sur papier, 94 x 88 cm

Le dernier Jour, 2011
Acrylique sur papier, 47 x 37 cm

L'île, 2012
Acrylique sur papier, 88 x 80 cm

Dômes, 2011
Acrylique sur papier, 58 x 56 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 24 x 35 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 24 x 43 cm

No Man's Land, 2011
34 x 48 cm

Qasr, 2012
Acrylique sur papier, 58 x 86 cm

Trou noir, 2012
Acrylique sur papier, 86 x 81 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 39 x 55 cm

Zéro2012
Acrylique sur papier, 87 x 58 cm

La peinture est toujours neuve, Jean-Louis Roux, Les Affiches, mai 2013

Derrière chaque coup de pinceau, il y a un geste. Comme derrière chaque peinture, il y a un peintre. Le peintre ne se cache pas, il ne le peut pas, puisque c'est son corps qui donne corps à la peinture. Les coups de brosse de Lise Roussel sont visibles, lisibles, identifiables immédiatement. On suit le geste, le glissement des poils chargés de couleur sur la feuille de papier. C'est comme une trace, une empreinte, un vestige définitif du passage fugitif de la main. La peinture est un acte, avant que d'être une image. L'image, étymologiquement, c'est l'effigie des morts. L'image est un fantôme de la réalité.

Le paysage est une invention des peintres. C'est le nom qu'ils donnèrent, à partir du XVIe siècle, aux morceaux de nature idéalisée qu'ils représentaient sur leurs tableaux. Si Lise Roussel peint des paysages, c'est au sens initial de ce mot-là. Montagnes, lacs, bords de mer et silhouettes d'architecture : c'est notre mémoire des choses, notre expérience du monde, qui nous pousse à interpréter presque mécaniquement ces peintures comme des paysages. En vérité, chez Lise Roussel, la peinture est inaugurale : geste fondateur prolongé par de la couleur. De ce recouvrement du papier par de la peinture naissent des formes vagues, que l'artiste appuie évasivement, allusivement.

Dans la frénésie des couleurs, la dilapidation des tons, des profondeurs se creusent et des plans s'étagent, bâtissant peu à peu des paysages « automatiques », vision d'un monde fantasmatique. On imagine la concentration de Lise Roussel, sa tension de tous les instants, attentive à la montée des couleurs et à leur organisation progressive. Et c'est miracle, que cette peinture - dénuée de tout illusionnisme, de toute velléité même de figuration - donne lieu à des lieux ! Cela paraît enfantin ; et c'est l'enfance de l'art en effet. L'acte de peindre est pure poésie. L'acte précède le sens. Le sens ne vient que par surcroît. Le sens est en retard sur l'acte : il se contente de le consacrer. Il le justifie postérieurement. La vérité, c'est qu'ici, la peinture se suffit à elle-même.

No Man's Land, 2012
Acrylique sur papier, 225 x 315 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 27 x 23 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 23 x 19 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 18 x 25,5 cm

No Man's Land, 2011
Acrylique sur papier, 15 x 21 cm 

Plus bas que le Ciel
Acrylique sur papier, 94 x 157 cm
Peinture réalisée pour le film éponyme de Marthe Sébille (Iloz Productions / France 3)